On craint les morts de fraîche date, on vénère les morts
anciens et on attend leur protection. Les morts récents n’acceptent pas, n’ont
pas réalisé ou ne sont pas averti de leur nouvelle condition. Ils constituent
ainsi un danger pour l’ordre spirituel et social de la collectivité.
Le chaman devient indispensable quand le mort tarde à
quitter le monde des vivants. Mais dans certaines cultures il peut également
accompagner l’âme du mort dans son nouveau séjour.
Il est probable qu’un grand nombre de traits de la
« géographie funéraire », de même qu’un certain nombre de thèmes de
la mythologie de la mort, soient le résultat des expériences extatiques des
chamans. Ces descriptions le rendent finalement plus familier et acceptable.
Le cheval est l’animal funéraire (mais pas nécessairement
infernal) et psychopompe par excellence. Il est utilisé comme moyen d’obtenir
l’extase, il rend possible le voyage mystique d’un niveau cosmologique à
l’autre. Lors des rites, la présence du cheval est plus ou moins symbolisée. Le
thème du cheval, en tant que moyen utilisé par le chaman pour faire son voyage,
est spécifique de l’Asie centrale et septentrionale.
Le cheval mystique est parfois polypodes (en particulier à 8
pattes) ou acéphales. Ces types de chevaux sont attestés dans les rites et les
mythes des « sociétés d’hommes » aussi bien germaniques que
japonaises.